Epiphanies
Epiphanies - I - 
Enfant,
 Désir en marche
  vers ton propre destin
  pourtant encore si fortement
  lié au mien 
 La délivrance qui nous laissa
  deux dans ce monde
  n'a pas arraché tes racines en moi : 
 elles prospèrent, profondes,
  indépendantes de toi. 
Enfant,
 Sais-tu encore ces mots jetés
  au gré de ton silence
  pour apprivoiser ton âme
  aux portes de l'enfance. 
 Quand dans le miroir de tes traits
  passe le visage de ton père
  je t'aime de lui ressembler 
et je l'aime pour ton mystère.
Enfant,
 Quand je dis que je t'aime
  les mots coulent
  comme le sang dans mes veines. 
 Bouleversée par ton rire,
  cette première fois
  qui te laisse un instant étonnée et ravie 
 Plus émouvante encore, ta voix,
  empreinte en moi depuis ton premier cri. 
Mon enfant,
 Je veux que tu grandisse assez
  pour manger le soleil
  et éclairer de ton bonheur
  ceux que chavire la merveille
  de ton visage rieur. 
17 juillet 1998