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Anita Beldiman-Moore

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Lectures

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"L'homme qui tombe" de Don De Lillo

Il est des livres évidents, des livres que l’on attendait et qui nous parlent comme l’on s’y attendait. « L’homme qui tombe » est de ceux-là.

Ses personnages existent au fil des pages avec un naturel qui ne surprend pas pour qui connaît Don De Lillo et qui l’aime.

Et j’aime Don De Lillo, son style ciselé qui ne doit rien au hasard.

Et nous sommes quelques uns dans ce cas… mais parmi ces « fans », je ne sais combien aimeront son dernier livre.

Nous sommes en effet loin de la maîtrise stylistique du moins en apparence. Peu de phrases méritent grammaticalement ce terme : inachevées, privées de verbe, de sujet, réduite à des morceaux (des membres) déstructurés. Mais c’est précisément ce qui est si prenant dans ce livre : cette défaite du langage pour dire l’indicible, l’incommunicable. On dit que ce qui se conçoit clairement s’énonce clairement. Ici à l’évidence le narrateur ne conçoit pas ce qui lui est arrivé, à lui, à sa famille à ses collègues, à ses concitoyens, au monde. Nous sommes dans l’au-delà.

Au delà du langage, au delà du concevable. Il y avait le monde d’avant, des certitudes, des évidences. Il y a désormais le monde d’après, où nos rôles sociaux, familiaux mêmes ne veulent plus dire grand chose. Un monde où il n’existe plus aucune certitude. Un monde où chaque nouvelle étape de la vie ressemble à un bonus incompréhensible.

Rythmé dans le texte par cette petite phrase : « Trois jours après les avions » ; « Cinq jours après les avions » ; « Six mois après les avions » ; « Trois ans après les avions ».

Rarement ai-je lu un texte où la forme était si parfaitement si véritablement au service du fond. Et il faut saluer en cela le formidable travail de la traductrice confrontée à rendre la perfection de l’imperfection.

Ce n’est pas un roman somme. Mais c’est un roman qui interroge notre mémoire collective sclérosée d’Occidentaux et dont la qualité première est de ne donner aucune réponse. Parce qu’il n’existe pas de réponse à ce qui s’est passé en cette radieuse matinée du mercredi 11 septembre 2001.

 

 

"L'homme qui tombe" de Don De Lillo

Actes Sud (2008)

 

Paul Auster - "Tombouctou"
& John Irving - "Une veuve de papier"
Il était une fois deux histoire...

Armand Monjo - Lettres du jardin L'héritier de Char

Alain Demouzon - "Histoires féroces" Une fraternité barbare

Monique Laforce - Des lilas à ciel ouvert Un indiscible parfum d'au-delà

Geneviève Brisac - " Pour qui vous prenez-vous ?" En pointillés Horia Badescu - "Abattoirs du silece"
Julio Cortázar - "Marelle" Indépassable ! Lucie Petit - Mosaïques Petit poucet

Marie Desplechin - " Dragons" Le bonheur à en mourir

Oeuvre poétique, peintures & dessins de Béatrice Douvre D'outre-tombe

Alan Bennett - La mise à nu des époux Ransome Subtile cruauté ! "Sur la plage de Chesil" de Ian McEwan Dans le secret des cœurs et des corps
Marie Nimier - "La reine du silence Une évidence.  

"L'homme qui tombe" de Don De Lillo La chute de l'Occident

 
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